Avec la transformation physique de l’américain Bryson Dechambeau, le débat fait rage depuis quelques semaines. Les golfeurs professionnels tapent t’ils trop loin ?
Je vais tenter de répondre à cette question épineuse dans cet article.
Mais avant tout je tiens à préciser que les conclusions que j’en tire ne regardent que moi, de plus, je changerai peut être d’avis avec le temps !
Autant dire les choses simplement, pour moi, il n’y a aucun problème à ce que les meilleurs mondiaux tapent aussi loin. Au contraire ! Je dirais même qu’ils devraient taper plus loin ! (Ce qui ne manquera pas d’arriver les prochaines années).
Pourquoi ?
Pour le spectacle pardi !
Il faut savoir que depuis l’arrivée de Tiger Woods il y 20 ans cette question se pose sérieusement et peut être que les instances dirigeantes obligeront un jour le monde professionnel à se doter d’un matériel différent pour contrer les effets de la puissance. (Clubs ou balles différentes)
Pensez bien que cela n’influencera en rien le classement mondial cela dit
car l’avantage des joueurs longs sera toujours présent et ce quelque soi le matériel utilisé !
J’en prends pour preuve cet essai d’agrandir les trous il y a de cela plusieurs dizaines d’années pour amenuiser l’impact des bons putters au profit des meilleurs frappeurs de balle. Résultat ?
L’effet inverse fût observé !
Logique me direz vous. Mais n’empêche qu’ils l’ont tenté !
Reste le soucis de l’investissement des parcours de golf pour rallonger leur terrains lors d’épreuves professionnelles, là encore même résultat. Car quels joueurs ont plus de chance de gagner sur un parcours rallongé à 7000 mètres ?
Certainement pas les plus courts.
Lorsqu’on prend l’exemple de certains British ou US opens de ces dernières années on remarquera que certains parcours joués dans des configurations plutôt « courtes » auront suffit à mettre à mal les meilleurs joueurs de la planète et notamment les bombardiers. (Il en fut de même lors de la dernière Ryder cup jouée en France ou les bogeys étaient légion et où les gros frappeurs se sentaient « étouffés » sur chaque mise en jeu.)
Grâce à quoi ?
Grâce à l’ingéniosité des intendants de ces terrains qui ont su préparer leurs parcours pour les rendre plus sélectifs sans les rallonger indéfiniment.
Des roughs épais et des greens fermes obligeant à une grand précision depuis le tee, des drapeaux compliqués et des zones de réception rétrécies aux 280 mètres pour mettre en avant les manieurs de balle ou tout du moins, leur permettre d’avoir leur chance.
Il est toutefois utile de rappeler que la puissance est l’un des facteur si ce n’est LE facteur principal permettant la progression au golf et qu’il est logique que de tout temps, les meilleurs joueurs au monde ont toujours été parmi les plus puissants, et cela ne changera jamais. (Car comme le disais Nicklaus, « plus on tape loin, plus on est précis »).
Désolé donc pour les pros qui ne voudraient pas voir leur sport évoluer vers plus de puissance, mais lorsque les enjeux financiers sont si énormes, il est logique de voir apparaitre de plus en plus de muscles saillants sur les practices !
Bien heureusement, le jeu de golf permettra toujours aux joueurs « courts » de truster quelques victoires d’envergure et ce pour les mêmes raisons qui font que le numéro un mondial ne gagne pas à chacune de ses apparitions en tournoi : la complexité du jeu de golf et la chance qu’il requiert pour obtenir un score qui sera quoi qu’il arrive mathématiquement très serré après « seulement » 72 trous !
Sans parler de la diversité inouïe des parcours de golf, des formules de jeu possibles ou de l’aspect mental d’une confrontation face à un « champ de joueurs » plutôt que face à un adversaire direct.
Bref, la magie du jeu de golf et sa dramaturgie ont encore de beaux jours et il serait malhonnête de ne pas avouer qu’on ne reste pas indifférent devant une frappe à plus de 300 mètres.
Et n’est ce pas là le but d’un sport devenu professionnel et olympique que d’offrir du spectacle ?
Florent
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